Douzième édition

Cette année, changement de décor pour les artistes !

Pour la douzième édition de notre manifestation, l’Art contemporain va Cheminer en Armagnac au sein de notre patrimoine culturel et naturel sur le thème « Itinérance douce et biodiversité ».

La volonté de Chemins d’Art en Armagnac est d’inscrire son action dans la vie du pays, avec et grâce aux responsables locaux, aux acteurs économiques et aux professionnels de l’Art.
Par exemple, grâce aux liens tissés avec les responsables et enseignants des écoles primaires, collèges et lycées afin de préparer et organiser la visite des sites, les élèves rencontrent et travaillent avec les artistes à l’occasion de mini-résidences.
Un de nos principes est d’offrir un parcours « art contemporain et patrimoine » différent chaque année, sur quatre lieux d’exposition.
Un trajet balisé vous attend, qui relie les quatre sites à travers les paysages remarquables et emblématiques de la Ténarèze.
La sélection des artistes contemporains par notre commissaire d’exposition, la qualité originale de leurs œuvres exposées et/ou créées in situ sur chaque lieu, ainsi que la scénographie des installations réalisées sont les marqueurs identitaires de Chemins d’Art en Armagnac.

En lien avec la thématique de cette année, les quatre sites ont été choisis de manière à les rejoindre en douceur. Ainsi, vous pourrez :

  • arriver à Gauge par le sentier de la Baïse.
  • rejoindre Fromagère par le GR 65, chemin de St Jacques
  • vous rendre à la gare de Mouchan par la voie verte,
  • emprunter les PR 18 et 19 jusqu’à l’étang de Montréal.

Ces quatre sites sont néanmoins accessibles par la route …

La Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Région Occitanie nous aide à toujours plus d’ambitions, ce dont je les remercie, au nom de l’association.
Cette année, l’association, exclusivement bénévole, s’est adjoint les services d’un commissaire professionnel de la région, Claus Sauer.
Les quatre artistes proposés sont Laurie Dall’ava, d’origine gersoise, Fernanda Sanchez Pardes, franco-mexicaine, Rolf Nikel, allemand et Vicente Pastor, espagnol.
Vive l’art universel !

Je remercie vivement les bénévoles de notre association qui sont fiers de participer à la préparation et à la tenue de notre manifestation.

Un grand merci au Conseil Départemental, à la municipalité de Condom et la Communauté de Communes de la Ténarèze pour leur soutien et leur réponse à nos attentes.
Merci pour la fidélité de nos sponsors et partenaires du condomois.

Nous sommes attachés à ce que Chemins d’Art soit aussi l’occasion de faire découvrir notre territoire, son art de vivre et son hospitalité, et de contribuer à l’économie locale.

Yves VINCENT
Président des Chemins d’Art en Armagnac

Chemins et Ponts
Chemins d’art en Armagnac est un véritable croisement de chemins de vies, d’itinéraires, d’expériences, au carrefour des chemins de Saint Jacques de Compostelle et de parcours d’artistes invités cette année. L’édition est bien internationale en 2022, puisqu’ elle se place sous le signe de la biodiversité et la douceur de l’itinérance. Cette douceur est propre au Gers, avec ses collines qui donnent au paysage un mouvement de vagues et de nuages. Cette douceur nous berce dans une ambiance de bonheur.

Il est vrai que chaque artiste a une vie spéciale, spéciale dans le sens qu’elle est unique. Laurie Dall’Ava, la seule native du département, a fait des allers/ retours innombrables entre son territoire de jeunesse et le monde ; or, cette année ce monde, justement, vient dans le Gers avec elle entre autre. Fernanda Sanchez Paredes, qui a vécu au Mexique jusqu’à son arrivée dans la capitale française, nous apporte un peu l’esprit de l’Amérique latine. En effet, elle crée des ponts entre la montagne mexicaine et la montagne française. La fusion entre les deux impose une nouvelle image, une nouvelle montagne, une nouvelle vie, mais retrace aussi son propre chemin, son parcours, sa vision du monde.
Cependant, une chose est claire, l’œuvre nous touche, nous touche simplement par son existence. L’art contemporain spécialement, à travers sa contemporanéité, son actualité avec notre temps, nous pousse à regarder là où nous n’aimerions pas regarder.

Vicente Pastor nous pousse à réfléchir sur la question de la chasse et notre rapport à la nature. Qui vit finalement en trop sur ce monde ? Ne faudrait-il pas chasser l’homme, pour que la biodiversité puisse prospérer librement ? L’animal se développe naturellement et l’homme pour le moment est bien perdu dans ces non-logiques qui sont aux antipodes de la nature et de la vie. Les BremerStadtmusikanten qui se sont révoltés contre leurs patrons et leurs propriétaires, pouvaient bien faire la fête, une fête sans les humains, après la libération de chaque animal par lui-même…

Pour l’artiste allemand Rolf Nikel, les traces sont le lien entre le chemin et la vie, les expériences et la nouveauté. Nous, les humains, dans notre rapport au temps, croyons que nous laissons nos traces. Or, c’est plutôt la vie qui laisse les traces, les empreintes, le tampon dans la nature et en nous. Rolf Nikel travaille avec la géométrie, le mouvement, pour nous amener jusqu’à son propre paysage itinérant. Il veut nous initier à nous arrêter devant ses marquages. Le déplacement devient ainsi une question de vitesse, une question entre mouvement et arrêt. S’arrêter pour quoi faire ? Tout d’abord pour vivre, pour regarder, pour prendre plaisir à participer à son voyage.

Le challenge des Chemins d’Art en Armagnac n’est pas de muséaliser le paysage du Gers mais de créer un dialogue entre patrimoine existant et patrimoine futur. Ce patrimoine futur est cet art contemporain qui est conçu en 2022 pour 2022 par les artistes, mais aussi dans nos têtes pour toujours. D’aujourd’hui pour demain, un drôle de défi pour exciter les esprits.

Il y a des ponts créés, des ponts entre pays, entre cultures, entre des personnes, entres des œuvres et c’est fantastique et phénoménal. Le dialogue est installé et porte les humains à plus de compréhension, plus d’humanité. Une conséquence, entre autre, que les jumelages de Condom avec une ville en Allemagne (Grünberg) et une en Espagne (Toro). C’est vrai, que, dans la logique des choses, un artiste espagnol et un allemand ont pris le chemin pour réduire le grand écart entre ces trois pays.
Cette année, cette diversité des propositions, nous fait basculer d’une proposition à une autre, d’un regard à une marée émotionnelle. Cette marée nous transporte en douceur dans les quatre différents lieux de la Ténarèze.

Claus SAUER
Commissaire des expositions des Chemins d’Art en Armagnac